Mar 21 2015

Le Manager Ethique. Episode 28 : Utiliser son potentiel 4/4

Connaître et utiliser son potentiel

Black horse runs full gallop on fieldCes compétences sont à la racine de toutes les autres. L’organisation du travail passe par le fait de s’entendre sur les choses, donc de communiquer. Quant au fait de travailler à l’avenir sous forme de projet, l’on saisira l’importance de la gestion du stress et l’aptitude à communiquer rationnellement avec ses partenaires, voir ses « ennemis ».

Maintenant, nous pouvons nous poser la question suivante : Pensons-nous qu’il soit utile et possible de s’améliorer en matière de gestion du stress, d’écoute et d’affirmation de soi ?

Quoi, nous parlons depuis l’âge de trois ans, nous en avons vu de toutes les couleurs et probablement que les choses vont plutôt bien, alors, considérant notre niveau d’éducation, d’étude et notre expérience, nous pouvons raisonnablement nous demander si c’est possible, voire utile ?

La plupart du temps, chacun semble être d’accord avec l’idée que ces compétences sont de toute première importance et qu’il est évident que tout progrès dans la maîtrise de ces cercles de compétences sont non seulement utiles mais souhaitables.
Exprimé autrement, il n’y a pas de véritable progrès sans amélioration au sein de ce que nous pourrions appeler le cercle des compétences racines
Évidemment l’auteur partage pleinement cet avis, corroboré par des milliers de participants rencontrés au fil de ces 20 dernières années.

Mais cette évidence entraine plusieurs constats moins évidents. Regardons cela de plus près.

Si nous pouvons encore progresser dans ces domaines, malgré notre formation, notre expérience c’est que nous disposons d’un potentiel, n’est-ce pas ?

Symbolisons l’ensemble de notre savoir faire dans ces domaines sous forme d’un cercle. Le rayon est représenté par une flèche qui désigne le sens d’une amélioration.

 

Sans titre

Maintenant si nous pensons pouvoir et même devoir améliorer notre maîtrise, il nous faut reconnaître l’existence d’un potentiel. De la même façon que l’arbre est en potentiel de la graine.

A ce stade nous pouvons ajouter cela à notre schéma.

confort

A partir de là, nous pourrions raisonner de la façon suivante. Tout d’abord constater que la zone de savoir faire actuelle ne s’est pas développée d’un seul coup et que nos modes de pensées, d’actions, nos réactions aux changements, aux autres etc. sont profondément ancrés et, pour une grande part, sont devenus des habitudes. Autant d’automatismes qui déterminent une zone de confort. Tout au moins sur le plan psychologique.

A côté de cette zone, nous en voyons une autre, plus grande qui la dépasse et qui correspond à notre fameux potentiel.

A votre avis, que se passe-t-il lorsqu’un individu, normalement constitué, décide d’aller faire un petit tour dans le champ de son potentiel au moment où il doit passer la zone de démarcation ?

Quitter la zone de confort est pour chacun de nous une épreuve. Cela débute le plus souvent par une vision de ce que l’on désire, ce qui libère de l’énergie ou dit autrement de la motivation, puis vient le moment de sortir de la zone et là, c’est une autre chanson.  La peur est au cœur du refrain. La perturbation émotionnelle nous fait tomber sur l’échelle du stress et pendant un petit moment nous opérons à partir d’un sentiment d’insécurité et face à cela, selon notre tempérament et les enjeux du moment, nous revenons vite fait dans la zone de confort. D’ailleurs, au fur et à mesure que nous nous éloignons du danger présumé, ressentant du soulagement, nous nous congratulons parfois… En réalité nous ne nous disons pas : « j’ai peur ».  Nous nous donnons des raisons pour justifier ce sentiment. La peur, à ce niveau, agit comme un anesthésiant. Les raisons nous ramènent aux notions de dramatisation évoquées plus haut.

Bien sûr, nous sommes au fond de nous, parfaitement conscient de notre recul et parfois l’appel se fait à nouveau sentir. C’est ce qui caractérise les entrepreneurs. Ils ont aussi peur que les autres, mais à la différence, vient le moment où ils osent prendre le risque d’avoir peur de perdre, d’échouer, d’être ridicule ou toutes ces choses qui nous empêchent au final de nous réaliser. Alors, ils se lancent. C’est le fameux lâcher prise : OSER !

Nous pouvons maintenant finaliser le schéma

osez

A chaque fois que nous sommes aux prises avec du changement, ce mécanisme se met en route. Aussi sûrement que deux et deux font quatre. Ce qui est vrai pour nous, l’est également pour nos chefs. Ce qui pourrait expliquer les bizarreries de certains comportements. Bien sûr, nos collaborateurs n’échappent pas au phénomène et probablement leur position leur laisse encore moins d’espace pour relativiser. Ce qui augmente encore le sentiment d’impuissance qu’ils peuvent éprouver.

Au final, qu’est-ce que Manager sinon passer au travers des résistances aux changements qui caractérisent la vie elle-même. Les nôtres et bien sûr celles des gens qui nous entourent qu’ils soient au dessus, en dessous ou encore à côté de nous.

La vie possède cette magnifique constante qu’est le changement. A ce titre celui-ci semble être une force inépuisable qui porte en lui les deux facettes essentielles de la vie : le risque et l’opportunité. Autre façon de parler du stress positif et négatif.

En tant que Manager, nous sommes en permanence confrontés à ces résistances. Le piège dans lequel on peut facilement tomber est de ne pas s’apercevoir qu’il s’agit de résistances qui, au fond, ne cachent que de la peur.

[pullquote align= »left|center|right » textalign= »left|center|right » width= »30% »]L’Homme est un gagnant en puissance. Ne nous laissons pas tromper par les apparences. De Kenneth Blanchard[/pullquote]
Et « n’achetons pas les raisons » qui excusent que ceci n’est pas possible, que cela devra être reporté à demain. En d’autres termes, il convient et suffit souvent de renvoyer la personne à son potentiel et lui donner une réputation à défendre.

En soulignant ce point, il devient évident que le Manager est ipso-facto, renvoyé à son propre potentiel. C’est pourquoi, il est possible de déclarer qu’un Manager qui n’est pas lui-même fermement engagé sur une voie de progrès aura beaucoup de mal à exercer son leadership.

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