Changer une habitude : Comment mettre en place un plan de bataille
Regardons les choses en face, pour gagner en sérénité, nous allons devoir mettre en place un «plan de bataille» qui va forcément nous demander de changer quelque chose à notre vie, de sortir de nos habitudes, peut être même de prendre des engagements avec nous-même qui seront difficiles à tenir.
Et, ce serait mentir que de dire que c’est chose facile à faire. Dans la plupart des situations, nous devrons faire des choses simples, mais ces choses ne seront jamais faciles. Je me souviens d’une participante à une formation qui avait 32 ans, 4 enfants et un poste de superviseur sur un plateau de call center dans un service de relation clientèle (entendez, quelle était là pour gérer les réclamations musclées de la clientèle).
Vous l’avez deviné, en plus d’avoir un travail hot pression, cette jeune femme avait un mal fou avec son emploi du temps. Son mari (c’était leur accord) ne participant pas à l’intendance, elle passait son temps à courir. Elle refusait de rentrer en guerre avec son époux (le jeu n’en valait pas la chandelle, disait-elle). Elle ne voulait pas faire appel à une femme de ménage (laisser une autre personne s’occuper de sa maison, était « juste impossible » pour elle).
Bien sûr, elle était tout à fait consciente de ne pas pouvoir tenir ce rythme effréné ad vitam aeternam. Elle savait qu’elle devait faire quelque chose. Et elle savait quoi, mais de là à franchir le pas… A l’issue de son stage : Elle a pris la décision si difficile à prendre : faire appel à une femme de ménage. Même si cela restait difficile à faire, elle a trouvé l’énergie de le décider. Cette action simple a considérablement allégé son niveau de stress.
Pourquoi, est-il si difficile parfois de poser les actes simples que nous savons salutaires.
Vous l’avez remarqué, la plupart des comportements, relèvent des habitudes. Ils se sont construits sur la base de notre personnalité, de notre culture, de nos expériences, de toutes les choses que nous avons retenues comme valables. De ce que nous avons interprété comme utile à notre survie plus ou moins immédiate. L’immense et indéniable avantage de ce processus construit tout au long de notre vie est l’économie d’énergie, il nous évite de réévaluer un nombre incalculable de choses, qui sont devenues automatiques. Il n’est d’ailleurs pas question de revenir sur tout ce qui nous a construit, et que nous avons souvent acquis à la force du poignet, mais plutôt, de prendre conscience qu’un certain nombre de choses, utiles par le passé sont devenues inutiles, obsolètes voire encombrantes dans le présent.
Par exemple, nous avons appris tout au long de notre éducation que nous devions nous plier à l’autorité. Cette règle très utile quand nous avions 8 ans, n’est plus aussi absolue dans notre vie d’adulte, (même la loi prévoit, la désobéissance à un ordre manifestement illégal) et pourtant, lorsque nous sommes confrontés à une autorité, le comportement appris refait surface de manière automatique, il peut alors nous apparaître difficile voire impossible de résister à une injonction émanant d’une autorité. Et nous voilà en train de dire oui alors que nous savons que nous aurions du dire non.
La force de l’habitude a créé ce que nous allons appeler une zone de confort,
qui n’est somme toute pas toujours confortable, mais qui nous demande moins d’effort que d’expérimenter les choses situées hors de la zone de habitudes. Alors, que se passe t-il quand nous sortons de notre zone de confort et entrons dans la zone de l’inconnu, qui représente un risque. (La motivation nous aide à franchir cette limite, mais elle a besoin d’être soutenue). Naturellement, nous ressentons une tension, du stress en quelque sorte. C’est humain et complètement normal, toutefois, nous ne percevons pas ce stress en tant que tel. Ressentant une tension, nous avons besoin de trouver une explication, et comment faisons-nous ? Nous invoquons alors, des raisons raisonnables pour nous expliquer qu’il vaut mieux retourner au chaud. Pour illustrer la question, prenons un exemple que nous sommes nombreux à avoir expérimenté.
Nous sommes au début du mois de septembre avec une magnifique résolution : Bon, cette année c’est décidé, je fais du sport ! Je m’inscris dans une salle de sport proche de chez moi, signe un gros chèque (en me disant, que ca va soutenir ma motivation). Et remplie d’entrain, je commence au rythme de 3 fois par semaine, c’est un peu dur, certes, mais je suis super motivée et puis je ressens les bienfaits dès la première semaine. Alors, je continue.
Puis, les premiers frimas arrivent, ma motivation est moins forte, mais je tiens le coup. Quand, un soir de novembre, il fait nuit de bonne heure, il fait froid, j’ai eu une journée difficile, et ma motivation est au plus bas. A ce moment là, aller faire du sport va me demander de vraiment sortir de ma zone de confort, et voilà justement, qu’un dossier « urgent » me réclame, et là, je m’ entends dire : Bon, ce soir j’ai pas le temps, c’est plus important de….
Voilà je me suis piégée moi-même. Fini, les bonnes résolutions, après une priorité, l’autre, et d’ici début janvier, j’aurai définitivement déserté la salle de sport. Alors, vous allez me dire, mais où est le problème ? Si on ne peut pas changer d’avis et que l’on doit se mettre encore plus de pression alors qu’on cherche à la faire baisser. Où est le bénéfice ?
Alors, bien sur il est toujours possible de changer d’avis, à condition d’être conscient du mécanisme et de réévaluer réellement notre décision. Changer quelque chose dans notre vie, est toujours coûteux, réévaluer un comportement, l’adapter à notre vie présente nous demandera un vrai travail personnel. Mais au final, le prix à payer sera toujours moins élevé que de rester dans la zone de confort. La clé pour réussir : DECIDER. Si vous le décidez vraiment, rien ne pourra vous résister, vous le ferez.
Dans un prochain article, nous verrons comment faire durer notre décision dans le temps. Mais, avant cela, je vous invite à vous poser une simple question :
En avez-vous marre d’en avoir marre ?
Si vous répondez oui, traverser la zone de confort, devient un jeu.
Quelles sont vos astuces pour traverser la résistance au changement ?
Danielle Roussel
La résistance au changement est un défi pour les managers
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