Avr 27 2015

Le Manager Ethique. Episode 31 : Le pouvoir des convictions 3/3

Suite et fin de l’épisode 30

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L’expérience, l’éducation aux divers stades de notre évolution personnelle. Le contexte économique, social, culturel, religieux jouera un rôle dans la configuration de notre système de croyances. Il y aura aussi les expériences douloureuses qui laissent parfois des traces quasi-indélébiles en prenant la forme de décisions. Celles-ci nous accompagnent parfois toute notre existence. Tel cet homme qui subit à 13 ans une humiliation vis à vis de ses épaules pas assez larges et qui 25 ans plus tard découvre qu’il a dit non à de nombreux projets « sachant, inconsciemment,  qu’il n’avait pas les épaules pour ça. » Combien d’entre nous pilotons certaines situations sous le dictat de décision prise alors que nous n’étions qu’un enfant. En réalité, tout le monde.

Agir sur les convictions ou pas ? That is the question !

Effectivement demandons-nous si oui ou non, il est possible d’agir sur nos convictions, les changer, les faire évoluer et parfois les éliminer de notre dispositif d’évaluation et d’interprétation à partir de quoi nous apprécions notre réalité et en estimons le potentiel de risque ou d’opportunité.

Pensons, pour ceux qui ont cru au Père Noël, au moment où nous avons appris qu’il était un stratagème des parents et avons vu notre certitude basculer.

Pensons au jeune vendeur qui mettait trois jours à se remettre d’une annulation de commande à ses débuts, et regardons comment il gère une situation identique quelques années plus tard.

Observons, la réceptionniste capable aujourd’hui de traiter efficacement et avec élégance la plupart des réclamations. Elle, qui plusieurs mois plutôt, n’avait pas dormi de la nuit après avoir explosé au visage d’une cliente particulièrement provocatrice.

Remarquons la sérénité avec laquelle une personne compétente traite un problème tout en restant courtoise alors que, peut-être, cette même personne faisait des bonds de trois mètres à la moindre contrariété quelques années auparavant.

Bien que, pour la plupart d’entre nous, nos premiers souvenirs nous ramènent à l’âge de 2 à 3 ans et que nos convictions racines se sont fixées avant cette période, il est heureux de penser qu’il est possible d’agir sur ses convictions. Sans quoi, nous pourrions nous assimiler à des robots de première génération. C’est en fait ce que nous sommes, lorsque, malgré soi, nous opérons, non plus, à partir d’une évaluation directe de la réalité, mais à partir de croyances agissant au niveau latent ou plus inconscient encore.

Nous verrons tout à l’heure, que 99% des personnes que nous rencontrons (nous pouvons donc nous inclure) établissent nombre de leur relations sur la base d’aprioris. Le plus frappant sera de constater que cela se produit sans que nous en soyons conscients.

Après avoir complété cette réflexion sur le pouvoir des convictions, nous irons explorer les mécanismes cachés qui pilotent nombre de nos réactions en situation de communication, expliquent de façon très rationnelle et rassurante notre style de fonctionnement et jettent un éclairage sur les déclencheurs à la base de 80% des conflits et des insatisfactions relationnelles.

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Mais avant cela, résumons par un exemple le mécanisme à la base de la maîtrise de soi.

Prenons le cas d’une personne se rendant à un rendez vous de travail important, et qui, pour mille et une raisons, se retrouve coincée dans un épouvantable embouteillage.

On la voit commencer à s’impatienter, puis la tension monte au fur et à mesure que ses chances d’arriver à l’heure s’amenuisent. Au final, la personne se met en colère et face à l’enjeu et, au regard des pertes auxquelles elle s’expose, perd encore plus son contrôle et se met à hurler au volant.

« Oui, vous comprenez, avec ces maudits bouchons, plus possible de circuler. J’étais pourtant parti de plus bonne heure et voyez le résultat. Je joue gros dans cette partie et les conséquences vont être catastrophiques et si je suis aussi mal en ce moment, c’est à cause de cet embouteillage et du retard qu’il occasionne. »

Bien, nous compatissons et comprenons que cela puisse arriver à tout le monde. Mais regardons cela de plus près.

[pullquote align= »left|center|right » textalign= »left|center|right » width= »30% »]La personne pense que c’est à cause de l’embouteillage… Maintenant demandons-nous ou demandons-lui quel pouvoir avons-nous sur les situations au moment précis où elles se produisent ?[/pullquote]

A l’évidence aucun. Donc, si c’est à cause de l’embouteillage, sur lequel je n’ai aucune influence, que je suis en colère et tape sur mon volant, tiens ! J’appuie brutalement sur le frein. Zut, le con qui me suit ne sait pas conduire …Ouille mais c’est pas vrai, il vient de me rentrer dedans ce connard… alors je deviens immédiatement la victime de l’événement.

Or personne n’accepte la responsabilité de cet état en disant simplement « je suis une victime de cet embouteillage ». La chose qui se produit réellement est que nous trouvons des raisons qui justifient cet état de victime. La principale et la plus rassurante étant : ce n’est pas de ma faute. Ce qui, en même temps, nous plonge dans un état d’impuissance caractérisé. Cela dit : Ce qui vient de se produire n’aurait pas dû exister dans mon univers et je rejette la responsabilité de mes émotions et de mon comportement sur ce maudit embouteillage. Manque de chance c’est la mauvaise cible.

Je viens de rejeter la responsabilité de ce que je ressens, de ce que je fais et de la confier, assez compulsivement il est vrai, à l’événement extérieur. Dans cet état d’irresponsabilité et sous l’influence de ces émotions perturbatrices, il est à parier que je suis dans la configuration idéale pour commettre toute une série d’erreurs. A ce propos certaines s’avèrent tragiques.

Qu’il nous revienne en mémoire que ce rendez-vous n’est pas aujourd’hui mais demain, ou qu’un coup de fil nous demande d’excuser le client pour son retard probable (il est coincé dans le même embouteillage que nous) et, à l’instant, nous remontons l’échelle du stress à toute vitesse.

Et bien c’est le moment de se demander, comment s’y prendre pour éviter une prochaine fois de déclencher un plan ORSEC.

Il existe une croyance de base, qui résulte de cette série d’observations et qui se formule de la façon suivante.

Mes émotions et mes comportements ne dépendent pas des évènements eux-mêmes mais de mes croyances à partir desquelles j’interprète les situations qui s’offrent à moi.

Exprimé autrement : je suis responsable de mes pensées, de ma façon de voir le monde, les autres et moi-même. Les autres ne sont pas responsables de mes pensées ni de mes émotions ni de mes comportements.

Les choses peuvent ne pas correspondre à ce que je crois être juste ou beau ou correct mais si je veux rester cohérent et capable d’agir de façon optimale, j’aurais tout intérêt à rester maître de moi.

Les personnes qui tiennent leur position sans se laisser trop perturber par les obstacles ou nous-même lorsque nous avons su nous maîtriser dans l’adversité activent consciemment ou non un système de convictions, une philosophie pratique qui permet d’avoir

  • La sérénité d’accepter Les choses que je ne puis changer.
  • Le courage de changer les choses que je peux,
  • La sagesse d’en connaître la différence

Pour nous aider à mettre en pratique la prière de sérénité qu’adressait l’empereur romain Marc Aurèle à ses dieux, nous pourrions mettre en évidence une ressource que nous possédons tous déjà et que nous pourrions contrôler à l’instar de nombreux sportifs qui sont devenus des champions dans l’art de se maîtriser.

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