Nov 02 2014

Le Manager Ethique. Episode 22 : Jouer gagnant-gagnant 3/3

Smiling business people closing a deal

Jouer gagnant-gagnant

Garder les pieds sur terre consiste à travailler avec la réalité. Mais de quelle réalité parle-t-on ? Et bien de celle du collaborateur pardi ! Qu’est-ce qui est réel pour lui ? Qu’est-ce qu’il attend de son travail ? Quelles sont ses valeurs. Qu’est-ce qui le satisfait ? De quoi ne veut-il pas ? Autant de questions auxquelles nous aurions intérêt à connaître la réponse, car elle détermine son niveau de maturité.

Est-il devenu un adulte responsable, autonome, capable de prendre en charge sa vie, d’assumer ses décisions et d’entretenir des relations adulte-adulte ou au contraire est-il resté dans les jupons de sa mère, à se plaindre que le monde est injuste, qu’il ne tient pas assez compte de ses besoins et qu’en plus il n’a pas demandé à naître.

En fonction de ce niveau de responsabilité

Nous l’embaucherons ou pas et saurons quelle part d’éducation, il nous faudra instiller dans notre management.

Cela peut paraître une gageure d’avoir à éduquer, mais il suffit d’ouvrir les yeux pour se rendre compte que c’est une nouvelle casquette qu’il nous faut également porter si nous ne voulons pas nous retrouver avec une bande d’irresponsables sur les bras.

« Vous savez, je travaille parce que je suis bien obligé »

Voilà une phase que l’on entend par trop souvent sortir de la bouche d’employés et qui signale immanquablement un très faible niveau de maturité. En d’autres termes un très faible niveau de responsabilité.

A partir de cette évaluation de la réalité nous serons en mesure de nous mettre d’accord sur ce qu’est le job, ses contraintes, ses limites, ses avantages et les différentes contreparties.

C’est à partir de cela que le collaborateur peut créer mentalement ce que représente pour lui l’échange et vous savez comme moi qu’à plus ou moins 15% du prix marché, le collaborateur a d’ores et déjà accepté le deal de base

  • Salaire et avantages en nature

Mais il reste ce qui fait toute la différence et qu’il est bon de bien expliciter

  • Potentiel du poste en termes de valeur ajoutée à court et moyen terme
  • Sentiment d’appartenance, ambiance…

Enfin, comprendre qu’une personne est fondamentalement motivée par le fait de jouer. Oui, il s’agit bien de savoir s’il y a un jeu véritable pour elle ?

  • Y a-t-il une équipe ?
  • Pourquoi se bat-elle ?
  • Se bat-elle d’ailleurs ?
  • Quels sont ses buts ?
  • Y a-t-il quelque chance de briller, de faire des coups d’éclats ?
  • Qu’y–a-t-il à gagner pour moi, en termes d’image, de pouvoir, de connaissances, de statut ?…
  • Est-ce-que cela me donne du futur ?

Autant de questions dont les réponses, souvent non verbales, permettent de se sentir attiré par le poste et au-delà du poste par le fait de se retrouver à jouer une nouvelle partie.

Dans les périodes où il y a plus de postes à pourvoir que de demandes nous voyons deux stratégies se mettre en place

  1. L’une d’elles consiste à dérouler le tapis rouge et à offrir la rémunération la plus alléchante possible…
  2. L’autre est de prouver qu’il y a un jeu.

A votre avis, toute proportion gardée, où vont les meilleurs éléments ? LA OÙ IL Y A UN JEU VALABLE.

D’un côté une politique qui fabrique des enfants roi, de l’autre des personnes responsables et contributives…

« Mes chers concitoyens du monde, ne demandez pas ce que l’Amérique peut faire pour vous mais ce qu’ensemble nous pouvons faire pour la liberté de l’Homme. » JFK 20-01-1961

Paraphrasons JFK : Arrêtons de demander ce que le monde, le pays, ma société, ma famille peut faire pour moi et demandons nous ce que nous pouvons faire pour eux. Cela s’appelle inverser les vecteurs. C’est le moteur de toute spirale évolutive.

Revenons au jeu.

La nature même du jeu passe par le fait de gagner et qu’y a t-il de mieux à gagner dans ce monde  que la connaissance de soi ? Pourquoi ? Parce que, par elle, se diffuse le seul vrai pouvoir dont un homme puisse s’honorer. Il semblerait que les sages soient assez d’accord avec cette idée. Alors nous verrons à la suite de cet ouvrage comment aider son collaborateur à avoir un bon jeu motivant, gratifiant, bien équilibré, valable pour lui-même, son manager et l’entreprise.

Entendant quelques objections venir, nous ajouterons à ces réflexions, le fait suivant :

Si une entreprise ne peut offrir un jeu gagnant-gagnant à ses collaborateurs, alors en cherchant un peu, vous découvrirez immanquablement au niveau du management, de l’activité elle même, de la structure, voir de la philosophie des uns et des autres, une violation majeure de l’éthique.

Ethique

Recherche de solutions optimales pour le plus grand nombre. En d’autres termes qui prenne en compte le facteur humain et ce dans le cadre posé par les droits de l’Hiomme, fondement de toute démocratie digne de ce nom.

D’ailleurs, au regard des jeux malfaisants que nous sommes capables de jouer tant au sein des entreprises qu’au niveau plus large des nations, nous pouvons déclarer sans nous tromper que notre principale faille se situe au niveau de l’éthique.

La loi de réciprocité

C’est une loi merveilleuse qui veut que ce que nous attendons des autres, les autres l’attendent de nous.

Que ce que nous ressentons à propos de quelqu’un, ce quelqu’un le ressent à notre égard…

L’effet miroir

Il suffit d’observer les choses sous l’angle des processus et de constater qu’il y a corrélation entre  l’effet et  la cause et que poussant un peu plus loin l’observation, il n’est pas rare de constater que le monde se comporte comme une sorte de miroir.

Ce qui fait dire que nous ne choisissons peut être pas notre équipe ni notre propre management, mais que nous avons toujours la possibilité de choisir notre attitude à leur égard et que par conséquent, au bout d’un temps, nous avons les managers et l’équipe que nous méritons.

C’est peut-être un peu dur à entendre, surtout si l’équipe ne va pas trop bien en ce moment et que tous nos managers sont des  « c… qui ne comprennent rien à rien », mais c’est aussi l’un des corollaires de la responsabilité.

Or quel serait notre pouvoir d’influence, si nous posions comme prémisses que nous sommes victimes des évènements et des gens ? En d’autres termes qu’ils sont responsables de notre condition. Nous deviendrions leur jouet : une sorte de girouette indiquant le sens du vent…

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