Juin 09 2014

Le Manager Ethique. Episode 18 : Le Contrôle 1/2

Chapitre 6 : Le contrôle

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On entend souvent par contrôle le fait de vérifier que quelque chose a été fait, une fois que cela a été fait.

Il s’agit là que d’un aspect du contrôle. Trop partiel.

En fait le seul contrôle qui marche vraiment est continu. Il commence bien en amont de l’action et s’achève avec le constat des résultats obtenus et de leurs conséquences

 

 

C’est pourquoi définir la Mission, les Objectifs, le Plan d’Actions sont des phases importantes du contrôle.

Dans un premier temps, le contrôle consiste à s’assurer que les conditions de bon fonctionnement sont parfaitement en place, puis il se prolonge par une observation et une communication visant à :

1.   Constater ce qui est par rapport à ce qui est prévu,

2.   Renforcer ce qui marche bien et à corriger ce qui dérive.

Maintenant mettons en regard le contrôle, l’objectif et le plan d’actions qui en a découlé.

Imaginons un tableau à deux entrées.

L’axe horizontal représente le temps et l’axe vertical représente les valeurs

Et entre la situation actuelle et souhaitée vous avez une oblique.

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Le contrôle consiste à s’assurer dès le départ que les choses sont en place. Que les conditions de bon fonctionnement sont en place. Par exemple que chaque collaborateur ait un objectif avec lequel il soit tout à fait en phase. Qu’il y trouve un véritable intérêt. C’est l’essence de notre job de l’aider à prendre conscience de l’intérêt qu’il va pouvoir retirer.

Recommandation : Et si nous traitions nos collaborateurs comme nos clients

À ce propos, le manager tirerait un grand profit à étudier Le Vendeur Ethique. En effet il y trouvera une description précise de toutes les compétences qui permettent de vendre : aider ses clients à trouver et adopter des solutions correspondant à leurs attentes. Lorsqu’un vendeur accomplit cela, il « possède » un client heureux. Or il s’avère que les clients les plus heureux sont aussi les plus fidèles et les plus rentables.

Or que désirons-nous en tant qu’entreprise sinon des clients rentables et fidèles.

Imaginons maintenant que nous traitions nos collaborateurs comme des clients et sachions comment les cibler, les qualifier, puis leur vendre des solutions (missions) qui correspondent à ce dont ils ont besoin ?

En réalité les bons managers ne font rien d’autre.

La lecture, voir l’étude du Vendeur Ethique nous laisse une idée assez complète de l’attitude et des comportements qui expliquent que ces managers sont plébiscités par des équipes ultra motivées. Ce sont de bons et honnêtes vendeurs

Conséquences de l’absence de contrôle

L’analyse d’une situation d’échec montre toujours qu’il a n’y a pas eu de contrôle continu, mais ce qui est intéressant est de découvrir que l’absence de contrôle continu est toujours liée au fait que les missions, les objectifs et les plans d’actions sont soit inexistants soit mal alignés.

Il n’est pas rare, après quelques mois de découvrir, avec horreur, que les résultats ressemblent à un drapeau en berne. Ils sont au-dessous des objectifs prévus ! Branle bas de combat, il faut que cela change, sinon des têtes vont sauter …

La direction commence à s’affoler et la pression, mise par les actionnaires, se répercute en cascade jusque sur le pauvre bougre qui en fin de chaîne se trouve littéralement électrifié sans bien comprendre ce qui lui arrive.

Sauf naturellement pour une minorité qui est aux commandes de leur propre existence, leurs missions, objectifs et plans d’actions parfaitement en place et qui peuvent ainsi faire plus facilement face à ces situations chaotiques.

« En ce sens la liberté n’est pas à défendre mais à assumer comme un état inaliénable. »

C’est difficile à croire, mais quand vous demandez aux autres gars impactés par cette avalanche, vous découvrez qu’ils n’ont pas d’objectifs. Ah si, ils ont reçu un mail qui leur indiquait qu’une augmentation de 7,2 % était attendue pour l’année. « On se souvient même que le chef avait haussé les épaules avec un petit sourire en coin. »

 

 

Quant à la mission : Quelle mission ? Quant au plan d’actions… glurps !…Bref n’en parlons pas, il n’y en a pas.

Il existe aussi le contraire : Des missions définies à la lettre, des objectifs incontournables et des plans d’actions en béton assujettis à un contrôle de garde chiourme qui, ne laissant aucune place au libre arbitre, sont vécus comme des contraintes et, dans ces conditions, même les victoires laissent un goût amer dans la bouche.

Donc le contrôle c’est le niveau de présence nécessaire et suffisant pour assurer que les choses aillent dans la direction voulue.

Le contrôle ne fait qu’orienter les choses dans la bonne direction.

Une bonne direction étant « l’endroit » où l’on a envie d’aller ensemble.

Une mauvaise direction est un endroit où l’on est forcé d’aller ou bien si nous avions des informations correctes, un endroit que nous éviterions à tout prix.

En bref pas de bon contrôle sans une Mission, de bons Objectifs bien consistants et un solide Plan d’Actions ayant fait l’objet de saines et « âpres » discussions entre les personnes concernées.

Pour finir avec cette notion de contrôle, je pense à la façon dont on contrôle les élèves dans les classes primaires.

 

 

Un enfant a un devoir de mathématiques, il fait son devoir mais ayant raté la leçon de la semaine dernière, il se trouve bloqué et ne sachant pas vraiment d’où vient le problème et n’ayant pas de méthode qui lui permette de sortir de l’ornière, il se présente le lendemain avec une légère boule de malaise dans le ventre. Bon, la note est salée, 3 sur 20 mais comme il s’en doutait, la pilule finit par passer. Il s’attend à de la complaisance de la part de sa mère ou de son père qu’il sait comment amadouer et par contre cherchera à éviter son père ou sa mère qui ne lui laisse rien passer. Puis le temps passe, les leçons défilent et le môme est toujours avec son exercice incompris. Pour lui, les mathématiques c’est foutu. Il commence sérieusement à penser à devenir prof de gym, parce qu’il est alerte et connaît quelque succès sur le terrain de foot ou quelque succès dans une autre matière.

En fait, il y a eu un contrôle mais un très très mauvais contrôle. Un type de contrôle qui signe l’irresponsabilité. Le but du contrôle est la finalité de l’action que l’on prétend contrôler. Donc, quelques soient les raisons invoquées : pourquoi n’a-t-on pas fait faire l’exercice de math jusqu’à ce que l’élève ait COMPRIS et qu’il obtienne un 18/20, même si c’est au bout de 40 fois.

L’on peut considérer comme irresponsable de laisser quelqu’un à l’endroit où il a échoué. Corolairement, l’incompétence consiste à ne pas amener la personne à la réussite.

 

 

S’il n’y avait que 2 ou 3 % d’élèves à trébucher, mais c’est une proportion invraisemblable qui nous positionne à la 18ème place du classement européen…

L'école française obtient tout juste la moyenne
Par Béatrice Mathieu – publié le 07/12/2010 à 11:13. L’expansion

…/En quatre ans, la situation ne s'est guère améliorée. La France se situe en 18ème position, avec une note qui atteint tout juste la moyenne de l'ensemble des pays de l'OCDE/… L'étude relève surtout que le pourcentage d'élèves en échec scolaire a nettement progressé et que l'école de la République serait particulièrement inégalitaire/…

Pourquoi peut-on être aussi affirmatif : Parce qu’il serait trop simple de croire qu’il est idiot ce gamin, pas doué en math ou ailleurs et paresseux… Il n’a pas compris parce que la pédagogie utilisée avec lui et des millions d’autres ne marche tout simplement pas.

Il en va de même avec les collaborateurs qui ne réussissent pas, ils sont sous l’influence d’un mauvais contrôle. L’absence de contrôle étant Bien sûr le comble du mauvais contrôle.

 Si vous voulez faire du mauvais contrôle, c’est très simple, suivez la procédure SMC, Spécial Mauvais Contrôle :

Assignez, vérifiez, sanctionnez, punissez puis abandonnez en rejetant la faute sur le gars que vous avez mis sur le carreau. Vous verrez ça marche.

Episode prochain n°18 : Le tableau de bord

 

 

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